Mon tapis de yoga, mon miroir...

Le tapis de yoga nous renvoie très vite ce que l’on est, nos conditionnements, nos fonctionnements, comme un miroir. Il peut malmener notre égo ou au contraire le valoriser. Dans tous les cas il nous invite à nous écouter, à nous observer pour éviter les blessures et profiter pleinement des bienfaits du yoga.

Pratiquer le yoga avec intention

Pratiquer avec intention évite de rentrer dans l’égo de la réalisation. Tout asana (posture) a sa propre intention et doit être adapté au corps du pratiquant pour qu’il en ressente l’essence et les bienfaits

"Le yoga est l’arrêt des fluctuations du mental"

Les réseaux sociaux débordent d’images magnifiques de postures de yoga, dans des environnements paradisiaques, réalisés par des jeunes femmes minces et en pleine santé.
À la vue de ces images, on peut se dire que le but du yoga a légèrement dévié de sa fonction première :

yogaś-citta-vr̥tti-nirodhaḥ – Patanjali – Yoga Sutra I.2
« Le yoga est l’arrêt des fluctuations du mental. »

Personnellement, et avant de connaitre le yoga, de l’aimer et de l’enseigner, ce type d’image m’aurait justement fait sacrément tergiverser !

“Je ne suis pas capable de faire ça, je ne suis pas assez souple”, “Oui, mais elle a 20 ans la fille sur la photo”.

Bref, on aura vu mieux comme arrêt des fluctuations du mental…
Vous me direz, il ne s’agit que d’une image, et pas d’une pratique personnelle. C’est vrai, mais quelle image cela donne-t-il du yoga ?

L' image du yoga

Parfois, je m’interroge sur le côté ultra-marketing qu’il y a derrière, et pourtant, j’en fais désormais partie, et j’essaie aussi de vendre du yoga… Non, en fait, je n’essaie pas de vendre du yoga… j’essaie de transmettre ce que le yoga m’a appris, en souhaitant le rendre accessible à tous, et particulièrement à toutes, puisque le bien-être féminin est devenu ma spécialité.
J’essaie, à mon niveau, d’apporter un peu plus de bien-être aux élèves et de leur montrer que la pratique du yoga n’est pas qu’un enchainement de postures (asana).
Enchainer des asanas (postures), réussir une posture sur la tête et être toujours dans l’accomplissement, le “toujours plus”, n’est pas le but du yoga.

Le yoga pour se reconnecter à soi

Le yoga demande d’aller un peu plus loin, de sortir des stimuli extérieurs pour rentrer en soi, pour trouver ce lieu intérieur où tout est plus calme, où l’on trouve un peu plus d’espace.
Réaliser les asanas en connaissant leurs intentions et en les adaptant à nos propres limites, évite d’être dans l’égo de la réalisation à tout prix, parfois même jusqu’à la blessure.
C’est une magnifique pratique pour se reconnecter à soi, pour être conscient.e de ses limites, et les accepter. Le chemin parcouru lors des pratiques de yoga se révèle en dehors du tapis : en étant plus à l’écoute de nos propres limites, et en acceptant d’être parfois vulnérable et d’avoir besoin de dire STOP, et NON.

 

Mon tapis, mon miroir… oui, mais suis-je toujours la plus belle ?

Le tapis de yoga nous renvoie très vite ce que l’on est, nos conditionnements, nos fonctionnements, comme un miroir.
Selon le jour, nous serons plus ou moins souple, plus ou moins fatiguée, plus ou moins impatiente. Selon notre énergie, nous aurons envie de pratiques dynamiques, toniques, douces, introspectives ou restauratives.
Dans les cours de yoga, vous remarquerez d’ailleurs qu’il n’y a pas de miroir : les sens doivent être tournés vers l’intérieur. Pas besoin de se regarder puisque c’est en travaillant petit à petit la proprioception, le schéma corporel que la posture s’alignera, toujours en fonction des capacités de notre corps.
En cours de yoga, je vous demande souvent de vous concentrer sur vous, pas sur le tapis du voisin et de la voisine, car c’est à l’intérieur de vous que vous allez chercher la posture.
En cours de yoga, il m’arrive également de vous demander de fermer les yeux, pour être sûre que votre sens le plus actif (la vue) se taise, pour que les autres sens soit plus présents et se tournent à l’intérieur (Pratyahara**)**
En prenant le temps de nous observer lors de la réalisation des postures, nous pouvons nous rendre compte de nos résistances, de nos peurs, mais aussi de notre volonté de vouloir réussir à tout prix.

Le tapis de yoga nous renvoie très vite ce que l’on est : nos conditionnements et nos fonctionnements. Il agit comme un miroir.
Selon le jour, nous serons plus ou moins souple, plus ou moins fatiguée, plus ou moins impatiente. Selon notre énergie, nous aurons envie de pratiques dynamiques, toniques, douces, introspectives ou restauratives.
Dans les cours de yoga, vous remarquerez d’ailleurs qu’il n’y a pas de miroir : les sens doivent être tournés vers l’intérieur. Pas besoin de se regarder puisque c’est en travaillant petit à petit la proprioception et le schéma corporel que la posture s’alignera,  toujours en fonction des capacités de notre corps.
En cours de yoga, je vous demande souvent de vous concentrer sur vous, pas sur le tapis du voisin et de la voisine, car c’est à l’intérieur de vous que vous allez chercher la posture.
En cours de yoga, il m’arrive également de vous demander de fermer les yeux, pour être sûre que votre sens le plus actif (la vue) se taise, pour que les autres sens soit plus présents et se tournent à l’intérieur (Pratyahara).
En prenant le temps de nous observer lors de la réalisation des postures, nous pouvons nous rendre compte de nos résistances, de nos peurs, mais aussi de notre volonté de vouloir réussir à tout prix.

Connaitre ses limites, observer son égo

Les cours de yoga ne sont pas des démonstrations d’asana, de souplesse ou de force.
Même s’il est très agréable de réussir une posture difficile, car cela nous amène souvent à dépasser nos peurs, nos doutes, et peut nous aider à rétablir notre confiance, les asana doivent être adapté à chaque morphologie.
“Ce n’est pas au corps à s’adapter au yoga, c’est au yoga à s’adapter au corps”.
Chaque asana a sa propre intention, et ses propres variations, et toutes les variations sont valables à partir du moment où elles sont faites dans la compréhension de l’intention de la posture.
Si en prenant une posture de yoga, notre corps résiste, nous avons deux possibilités :

  • Continuer, forcer, et risquer la blessure.
  • Observer la résistance, adapter la posture, retrouver son souffle, et petit à petit, notre mental et notre corps gagneront en souplesse, en légèreté.

 

C’est toujours par l’observation détachée de la réalisation, en étant dans l’Être et non dans le Faire que le yoga nous apportera tous ces bienfaits.

Pratiquer avec une intention

J’entre sur mon tapis de yoga comme si j’entrais dans un espace privilégié, dans MON espace. C’est très personnel, et ce n’est pas comme s’allonger sur une serviette à la plage.
Le tapis de yoga nous accompagne dans la pratique, et nous montre directement, ou indirectement notre reflet.
Puis, au fil des inspirations, des expirations, des postures, je crée mon espace intérieur, un peu plus ouvert, un peu plus vaste.
Pratiquer avec intention consiste d’une part à être conscient des postures, de ses limites comme vu précédemment, mais également peut consister à donner une intention à sa pratique.
Donner une intention à sa pratique, en début de séance est quelque chose de très personnel. C’est un mot, une phrase, un mantra, un objectif qui nous tient à coeur, et qui va nous accompagner dans la pratique et au-delà.
Cela nous permet de prendre un (rare) temps pour s’écouter, et de découvrir ce que l’on souhaite vraiment, ce qui est important pour nous.
Cela peut être : “Je suis en paix”, “J’agis avec amour”, “Je vis dans l’abondance”, “J’ai confiance en moi”.  C’est toujours une phrase positive, qui commence par “Je” et au qui est au présent, pour acter l’intention.
Vous pouvez la placer en début de séance, puis dans les moments d’introspection comme Balasana (l’enfant) ou Paschimottanasana (la pince). Vous pouvez la retrouver dans la posture finale, Savasana.
C’est une belle façon de rester connecté à soi pendant toute la pratique.

Pour aller plus loin

Pour expérimenter toute la richesse d’une pratique de yoga avec intention, je vous invite à prendre quelques instants pour faire quelques postures chez vous, seule, en fermant les yeux et en observant ce qu’il se passe dans votre corps lorsque vous prenez ou changez de posture.

Si vous n’avez jamais pratiqué, vous pouvez découvrir les pratiques de bases du COCON avant d’aller plus loin : elles vous permettent d’acquérir les bases d’un yoga adapté et sécurisé, quelque soit votre niveau.

Si vous avez déjà une habitude dans votre pratique, vous pourrez trouver également des routines sur le COCON pour pratiquer depuis chez vous, au calme, sans stimuli extérieur, sans être tenté de regarder autour de vous. Les prises de postures sont suffisamment détaillées pour que vous puissiez fermer les yeux pendant la pratique.