Pourquoi faire une détox en intersaison ?
Chaque matin, je m’interroge sur ce qui pourrait vous chouchouter encore plus, vous apporter encore plus de solutions adaptées…
Il y a quelques jours, nous avons célébré le premier jour du printemps, et, comme chaque année, nous avons commencé à voir fleurir pléthores d’informations sur la fameuse détox de printemps.
Mais que nous dit l’Ayurvéda ? C’est bon ou c’est pas bon de faire une détox au printemps ?
Pour ma part, je n’aime pas trop ce terme, employé à tort et à travers, et je préfère vous parler de mini-cure dans mes accompagnements.
En lien avec la Nature
Même si nous sommes globalement toutes trop déconnectées de la Nature, notre corps vit encore au rythme des saisons. Et tout comme la Nature qui renouvelle sa flore, le corps a besoin d’être purifié pour évacuer les toxines hivernales.
Les toxines viennent d’une alimentation non appropriée, mais également de l’hygiène de vie, qui entraine des déséquilibres. En hiver, on bouge un peu moins, on mange un peu plus gras, et Kapha s’est accumulé, doucement et surement.
Le printemps est une très belle saison dont l’énergie nous accompagne dans ce nettoyage. Il s’agit ici de retrouver l’intelligence du corps et de l’aider à se débarrasser des toxines hivernales.
Si nous ne le faisons pas, nous risquons de voir apparaitre les déséquilibres liés à l’accumulation de Kapha : rhinite, rhume, encombrement bronchiques, rétention d’eau pour le côté physique, et léthargie, baisse de courage et de volonté pour le côté mental.
Pour éviter cela, et éliminer les déchets accumulés pendant l’hiver, un travail de purification et d’activation de nos différents émonctoires (les voies d’élimination des déchets : peau, foie, reins, intestins, poumons) va nous aider à nettoyer le corps et diminuer l’excès d’Ama.
Ama est la source de toutes les maladies
Sa mulam sarva roganam ama it abhidhiyate
Ama en Ayurveda correspond aux toxines accumulées et non digérées par le corps : que ce soit les toxines alimentaires, environnementales ou émotionnelles.
L’Ayurveda recommande une hygiène de vie et un rythme de vie adaptés à chacun pour éviter l’accumulation de toxines. Quand le corps est trop chargé, cela se manifeste par des dépôts sur la langue, une mauvaise haleine, un ventre gonflé, une sueur odorante, etc..
Ama est la source de toutes les maladies, ainsi si les toxines ne sont pas régulièrement nettoyées, éliminées, le corps perd son intelligence d’auto-guérison et peut développer des déséquilibres ou des maladies.
Les détox d’intersaison, printemps et automne, sont de très bons moyens pour remettre les compteurs à zéro et d’offrir une pause à son corps.
Comment savoir si notre corps a besoin d'une détox ?
Une simple observation du corps va vous permettre de savoir si trop de toxines se sont accumulées.
Les troubles digestifs
Une accumulation d’Ama est due à une digestion perturbée : un feu digestif trop fort, trop faible, ou variable induit une mauvaise assimilation des nutriments. Un feu digestif perturbé conduit à des défenses naturelles affaiblies, une mauvaise digestion et une accumulation de nourritures non digérées dans le gros intestin.
Une faiblesse
L’accumulation de toxines, Ama, conduit à l’affaiblissement du corps. Un corps affaiblit ne peut lutter convenablement contre les maladies, les allergies saisonnières, les déséquilibres.
Une sensation de lourdeur
Si vous vous sentez lourde, encombrée, sans courage, il y a de forte chance que votre corps subissent les propriétés (gunas) d’Ama : lourd, visqueux, humide… ce qui conduit à une certaine léthargie, de la faiblesse, et de la fatigue.
Des dépôts sur la langue
C’est le moment de tirer la langue devant votre miroir ! Observez, et si vous voyez un dépôt, blanc ou jaune, voir un peu gris, c’est que Ama est là .
Des odeurs...
Après avoir tiré la langue, intéressons-nous à nos odeurs corporelles. Oui, je sais, on rentre dans le moins subtil… mais c’est un très bon indicateur de présence d’Ama. Les odeurs fortes de sueur, d’urines, de selles, sont un très bon signe de la quantité de toxines dans le corps.
Une altération du goût
Une altération du goût, un mauvais goût le matin dans la bouche, ou une mauvaise haleine, peut également être un signe de présence de toxines dans le corps.
Si vous remarquez plusieurs de ces symptômes, il est fort probable que vous souffriez d’accumulation de toxines dans votre corps, et une cure de détox pourrait être la bienvenue pour rééquilibrer tout ça.
Détox ou Intox ?
Une détox printanière peut vous aider à vous sentir plus légère, plus énergique, à améliorer votre digestion et votre sommeil, et à renforcer votre système immunitaire.
Une détox, oui, mais pas n’importe laquelle et pas n’importe comment…
Les détox de printemps fleurissent aussi vite que les jonquilles, et on voit beaucoup de choses, beaucoup de recommandations, beaucoup de programmes.
Les fausses idées
On retrouve parfois, dans l’inconscient collectif, l’idée qu’une détox doit être un peu radicale, avec un protocole strict, un régime alimentaire strict, et cela peut faire peur d’amorcer une détox au printemps.
Selon moi, et cela n’engage que moi, je préfère les détox à ma manière, donc douces, bienveillantes, pérennes et adaptées à la saison.
Pas de détox radicale par ici, je n’ai aucune idée de votre état de forme générale, et je ne m’amuserai à proposer quelque chose de trop brusque, cela peut complètement épuiser certaines constitutions (coucou Vata).
Ne pas s’affaiblir, ni s’affamer
Donc, on a compris, pas de détox qui affaiblisse. L’idée est justement de retrouver de la vitalité, d’augmenter son immunité et je trouve que les méthodes douces s’adaptent à bon nombre d’entre nous.
Je vous encourage d’ailleurs à vraiment vous écouter si vous amorcez une détox, quelle qu’elle soit : elle ne doit pas vous affamer, ni vous affaiblir.
L’Ayurveda préconise même des détox personnalisées, mais ce n’est pas la même prise en charge, ni le même protocole, puisqu’il nous faudra d’abord identifier votre constitution, et vos déséquilibres avant de savoir ce qui est le plus adapté.
On ne parle pas ici de ce que j’appelle la grande purge, ou Pancharkarma, qui se fait en Inde, en 3 semaines minimum, et qui est vraiment adaptée à votre constitution, votre déséquilibre, votre force mentale et physique.
Un moment pour soi
La détox est aussi l’occasion de prendre du temps pour soi, de se chouchouter et de faire du bien à son corps.
Elle ne doit pas être vécue comme une contrainte, mais comme une joie, comme un cadeau que l’on se fait.
Idéalement, elle s’accompagne de temps de calme, d’introspection, de repos et s’organise sur une période où l’on sait qu’on peut prendre ce temps pour soi.
Les contre-indications
Évidemment, on n’amorce pas une détox sans accompagnement, ou avis médical, dans le cas où l’on souffre d’une maladie chronique, quand on a vécu des épisodes de troubles du comportement alimentaires non réglés, ou en étant enceinte et allaitante.
En cas de doute, je vous invite à consulter le médecin qui vous suit pour avoir son avis sur la question..
Vers une détox douce et bienveillante
Une détox doit soutenir votre corps, pas l’épuiser… c’est pourquoi les détox proposées ici ne sont pas constituées que de jus de fruits ou de légumes crus.
Les crudités affaiblissent le feu digestif, et ne sont pas recommandées à toutes les constitutions. Si vous êtes déjà fatiguée, il vaut mieux commencer par soutenir votre feu digestif, retrouver de la vitalité, avant de faire le plein de vitamines.
Il n’est pas question ici de jeûner non plus. Le seul jeûne que je m’autorise est le jeune intermittent en cas de gros excès. L’idée est de ne pas manger pendant 16h, ce qui correspond à prendre son dernier repas vers 18-19h, et à ne remanger qu’à midi le lendemain. C’est gérable et non épuisant.
Cela dépend vraiment de votre constitution et certains doshas supportent difficilement le jeûne (Pitta et Vata).
Pour en savoir plus, vous pouvez me contacter, et pour aller plus loin dans la compréhension de votre constitution, je vous invite à faire le quiz des doshas, ou à découvrir l’atelier pour vous aider à réguler votre poids naturellement et durablement.